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(Ouais. C'est un jeu de mots. De geek.) Je vous raconte mes vacanc... mon travail sur des milliers de génomes dans une des villes les plus cosmopolites du monde... ça claque ou pas?

18 Jul

L'Américain et le partage

Publié par 尚希 Naoki ♪ □•°♡

Un expat français adorable, venu en Californie pour grossir les rangs de Google, pourrait essayer de t'expliquer ce que tu pressens déjà après quelques semaines à SF: malgré deux ans d'une relation sérieuse avec une Américaine, la difficulté de créer une connexion, et de la connaître mieux, a fait qu'il a dû laisser tomber, et s'en séparer.

Aux Etats-Unis, on t'intercepte dans la rue pour te dire qu'on aime tes chaussures, on demande au chauffeur de taxi ce qu'il a mangé à midi, on raconte à la dame de la cantine pourquoi on a pris une salade... Bref, on se connecte les uns aux autres sans efforts.

Du moins en surface.

L'Américain est tellement doué pour le small-talk, les relations limitées au cadre professionnel, les amis Linked-in et les cartes de visite, qu'il en oublie qu'au fond de lui-même, il y a une vraie personne, plus intéressante qu'un réseau ou un compte en banque.

Max te dirait qu'ici, c'est normal de contacter une vieille connaissance à qui on n'a pas parlé depuis 5 ans pour lui demander un coup de pouce pour un job. C'est normal de rencontrer quelqu'un et de lui demander un financement après trois minutes de discussion. Parce qu'ici, tout le monde sait qu'on est là pour bosser, réussir, et que chacun trouvera son compte si on fait ça ensemble.

On n'a donc plus besoin de connaître l'autre, de faire l'effort de savoir ce qu'il aime, qui il est, ou tout simplement de lui dire à quel point on l'apprécie.

Le plus marrant, c'est d'essayer d'expliquer à ton copain le concept de "construire un pont entre toi et les gens", de s'ouvrir et de faire de la place à l'autre, et de l'entendre te répondre:

"- Waaaa c'est trop intéressant ce que tu dis... Comment on fait ça? Faut que tu me montres, ça peut être vachement utile pour fidéliser les gens de ton réseau au boulot!"

...

Je crois qu'il a pas compris. -_-

Qu'on s'entende bien, tu peux aborder le sujet de ton choix, même politique si tu veux, du moment que ça ne concerne pas l'intimité de la personne à qui tu parles. Parce que c'est bizarre quand même d'avoir envie de rentrer dans la tête des autres.

Aux Etats-Unis, c'est bizarre de s'intéresser à quelqu'un d'autre qu'à soi-même. Tout simplement.

Le point positif, c'est que moyennant quelques efforts, je vous promets qu'on peut leur apprendre, et que ça vaut vraiment le coup de se donner un peu de mal!

L'Américain et le partage
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S
Pas facile pourtant.
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(Ouais. C'est un jeu de mots. De geek.) Je vous raconte mes vacanc... mon travail sur des milliers de génomes dans une des villes les plus cosmopolites du monde... ça claque ou pas?